Du Président - Novembre 2019
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Notre exécutif et de nombreux membres sont impliqués de plusieurs façons dans le développement et l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) dans le cadre de leur pratique. En tant qu'organisation, nous soulignons que rien ne peut remplacer le face à face et le contact continu entre médecin de famille et patient. Toutefois, nous reconnaissons que l'IA est présente, disponible et de plus en plus utilisée tant par nos patients que par nous-mêmes. Je suis heureux que le Groupe de travail de WONCA sur la cyber santé, présidé par Pramendra Prasad, prenne l’initiative sur cette question au nom de la médecine familiale.
WONCA est maintenant engagé dans un projet pilote avec Ping An Good Doctors of China (PAGD) pour évaluer un système de soins primaires assisté par l’IA. Certains de nos membres se souviennent peut-être de ce groupe lors du symposium qu'ils ont tenu à l'heure du déjeuner pendant la Conférence mondiale de WONCA à Séoul en 2018.
Nous avons tous des réserves au sujet de l'IA et de son utilisation dans les soins primaires : mais dans certaines circonstances, comme régions isolées, patients sans accès à un médecin de famille qualifié, urgences et catastrophes, l'IA peut avoir beaucoup à offrir. Il vaut beaucoup mieux que WONCA participe dès le début en aidant à orienter et à tester les options de conduite afin d'obtenir les meilleures solutions possibles aux problèmes, plutôt que d’arriver en retard et de constater que les systèmes ne sont pas faciles à changer ou à adapter aux soins primaires. Je souhaite bonne chance à nos collègues dans cette entreprise et ils rapporteront plus en détail au fur et à mesure que le projet se développera.
Et maintenant, un autre défi. Nous savons par l'immense quantité de travail en coulisse que l'OMS, la Banque mondiale, la Fondation Gates et de nombreux gouvernements nationaux sont maintenant impliqués dans le développement et la prise de décision sur les moyens de mesurer la réalisation de l’Objectif de développement durable 3 (ODD3 ou SDG3), en particulier en ce qui concerne la couverture maladie universelle.
Nous savons qu'il est extrêmement difficile de mesurer la prestation des soins primaires - il y a tant d'aspects qualitatifs aux soins primaires qui ne s'intègrent pas parfaitement dans une méthode de mesure numérique. En outre, il est maintenant clair pour les principaux partenaires du développement sanitaire que la mesure des intrants en termes de maladies spécifiques est un moyen très fragmenté et déformé de refléter la prestation des soins primaires.
C'est donc avec une certaine déception que l'OMS a, une fois de plus, négligé la classification des soins primaires lors de l'élaboration de la prochaine version 11 de la Classification internationale des maladies (CIM11). Et cela malgré les offres d'aide claires de WONCA au niveau central et du Groupe de travail de WONCA sur la classification (WICC), présidé par Thomas Kühlein.
En effet, le Plan de collaboration entre l'OMS et WONCA pour la période 2019-2021 - mis à jour en novembre 2018 - aborde spécifiquement cette question. Dans le cadre d’une contribution active au développement et à la mise en œuvre de la CIM11 et de la CISP (Classification internationale des soins primaires), WONCA coopère avec l’OMS sur l'élaboration et la mise en œuvre de la CIM11, en ce qui concerne plus particulièrement :
• La provision de données sur les soins primaires dans la CIM11
• Le travail sur la cohérence conceptuelle entre les différentes classifications de soins primaires
• Un travail conjoint pour assurer la cohérence conceptuelle entre la CISP et les autres membres de la famille des classifications, en particulier la CIM-11 et la CIHI (Codification et classification des données cliniques)
Nous avons fait part de nos préoccupations au Directeur général de l'OMS et au Directeur exécutif de la CMU, Dr Peter Salama qui est responsable du travail de classification de l'OMS. Ne pas inclure les classifications des soins primaires dans la dernière version de la classification clinique utilisée à l'échelle mondiale ne rend pas service à tous ceux d'entre nous qui s'efforcent de fournir des services de santé intégrés et centrés sur la personne à nos patients, comme le prévoient les propres politiques mondiales de l'OMS. Elle rend également un mauvais service aux patients du monde entier, car chaque nation du monde a promis, dans la Déclaration d'Astana, de tenir ses promesses concernant la CMU. Comment refléterons-nous la mesure dans laquelle nous atteignons notre objectif, si nous ne disposons pas de moyens standardisés pour représenter le service qui est fourni aux patients du monde entier ? Nous savons tous que ce n'est pas facile, mais d’ignorer l'aide offerte par des médecins de famille professionnels expérimentés et techniquement compétents n’est pas facile à comprendre. Nous attendons une réponse à nos préoccupations.
Donald Li
Président
Translated by Josette Liebeck
NAATI certified professional translator